La préoccupation  d’ADIMAS est le recyclage des métaux stratégiques, notamment l’or. Nous suivons son état à tous les niveaux, y compris les stocks d’or.

Notre métier d’intégrateur de l’écologie industrielle dans le secteur connectique /électronique nous a conduit vers le recyclage des métaux précieux provenant des déchets de production, y compris tout déchet de carte à puce. 

L’or en fait partie. Son recyclage est d’autant plus important que l’épuisement de ses ressources naturelles exploitables est prévu à l’horizon de 2035. 

Les stocks d’or des banques centrales ne concernent pas directement les industries, mais constituent des usages majeurs et uniques de l’or en tant que la valeur refuge.

Chaque pays possède une banque centrale. Il s’agit d’institutions financières publiques auxquelles chaque pays choisit d’attribuer des objectifs et des moyens différents. Leur fonction essentielle et commune est de gérer la politique monétaire du pays, donc aussi de délivrer la monnaie.

Détenir de l’or sert d’assurance face à la variabilité des monnaies. En temps de crise, la valeur des monnaies baisse et celle de l’or augmente.

Avec les crises que nous traversons, l’inflation et les tensions géopolitiques, les banques centrales se penchent de plus en plus vers l’or.

Les stocks d’or officiels 

Les stocks d’or ont augmenté de 28% au 3ème trimestre 2022 (Hors OTC), une augmentation mené par les consommateurs, mais aussi et surtout par les banques centrales dont les achats ont été estimés à près de 400t. C’est un record trimestriel (1).

Les stocks d’or cumulés des banques centrales dépassent les 35 000 tonnes d’or. Ensemble, les six plus grands stocks représentent plus de 50% des stocks mondiaux (3).

Il est estimé par World Gold Council que le stock d’or extrait des mines s’élève à 197 567 tonnes dans le monde et à travers l’Histoire. Sachant que l’or se recycle à l’infini, le 1er gramme d’or extrait pourrait théoriquement toujours être en circulation. Les banques centrales possèderaient environ 18% de tout l’or disponible (4). 

Dans les plus grands acquéreurs d’or des dernières années, on trouve la Russie et la Chine, puis par exemple la Turquie, l’Inde, la Thaïlande, le Japon et Singapour. En 2021, les banques centrales étaient à l’origine de 11% de la demande mondiale en or (4). 

En 2022, les banques centrales ont ajouté un total de 1135,7 tonnes d’or à leurs réserves, un volume jamais vu depuis 1967 (5). 

Lors du premier trimestre de 2023, les banques centrales ont battu le record de 2013 de la plus grande acquisition avec 228,4 tonnes (6).
Un tel rythme d’acquisition maintenu dans la durée relève du jamais-vu selon le World Gold Council, qui relaie une poursuite de la tendance après mai (7).

On peut affirmer que jamais les banques centrales ne se sont autant équipées en or que lors de ces dernières années.

Mais la Chine n’est pas le seul grand acquéreur. La Russie a atteint un stock d’or de 2300 tonnes, dont 680 ont été acquises depuis 2017. Cette stratégie aurait été mise en place pour diminuer la dépendance du pays au dollar et augmenter la résistance aux effets des sanctions dont la Russie faisait et fait l’objet.

En septembre 2022, l’Union européenne a installé un embargo sur les exportations d’or et de bijoux russes. La Russie étant le deuxième exportateur mondial d’or, cela représente un fort manque à gagner pour ses compagnies minières.

D’autres pays ont augmenté leurs stocks d’or, comme la Pologne qui s’est dotée de 100 tonnes supplémentaires en 2019. 

La banque centrale turque a été le plus grand acquéreur d’or au monde en 2022, passant de 148 à 542 tonnes, en même temps que le pays subit une forte inflation (8).

En avril 2023, la Turquie a mis en place un blocage temporaire des importations d’or physique. En compensation, sa banque centrale a alors écoulé 81 tonnes de ses stocks d’or pour satisfaire la demande domestique turque (9).

Les banques centrales occidentales détiennent encore aujourd’hui les plus grands stocks d’or, mais en achètent peu. La Réserve fédérale des Etats-Unis est largement première, elle accumule à elle seule quasiment 25% des réserves de toutes les banques centrales. Si elle en possède autant, c’est grâce à la position dominante occupée par les Etats-Unis après les guerres mondiales. En 1947, ils possédaient 70% des réserves d’or mondiales (10).

Lorsqu’on constate qu’autant de banques centrales sont exceptionnellement devenues de grands acheteurs d’or ces dernières années, on peut se demander si les stocks des banques occidentales pourront être surpassés.

Les stocks d’or inspirent certains spéculateurs

Les stocks d’or des banques centrales inspirent de nombreuses spéculations, sur leur présumée absence ou existence secrète.

La majorité de l’or de la réserve fédérale des Etats-Unis est gardée à Fort Knox, réputé imprenable. Beaucoup de légendes l’entourent, entretenues dans des films tels que « Goldfinder » ou « Stripes ». Le fort contiendrait encore environ 4175 tonnes d’or, mais il est muni d’un haut niveau de confidentialité qui laisse libre cours aux idées des spéculateurs (11).

L’équivalent pour la banque de France est « La Souterraine », un coffre-fort ultra-sécurisé dans le sous-sol du premier arrondissement de Paris.

Entre 2000 et 2022, la Chine est passée de 395 tonnes à 1950 tonnes dans leurs stocks d’or officiels. Une des raisons stratégiques de le faire est d’assurer la stabilité de sa monnaie, le yuan. Mais pour certains analystes, elle en serait dotée davantage : les stocks d’or réels pourraient augmenter à travers des sociétés sous la tutelle de l’État. 

Les ambitions d’indépendance monétaire de la Chine seraient donc plus avancées qu’elle ne l’annonce (12).

Comment le recyclage est lié aux stocks d’or ?

Logiquement, les pays qui recyclent les plus grosses quantités d’or sont ceux qui en consomment le plus, et ces derniers tendent à augmenter les stocks d’or de leurs banques centrales. Le recyclage figure donc comme une source fiable d’approvisionnement.

L’or recyclé provient à 10% de l’industrie, le reste de la bijouterie (13). La principale piste de développement pour les années à venir concerne la capacité de notre société à extraire l’or contenu en très petite quantité dans les composants électroniques pour le réutiliser à nouveau.

En effet l’électronique met en place de nombreuses utilisations dispersives des métaux stratégiques : utilisés en petites quantités dans de petits produits, il est d’autant plus difficile de collecter les déchets et d’en extraire le métal.

Développer le recyclage des déchets précieux complexes sur le territoire français est un bon moyen de sécurisé un approvisionnement en or, tout en étant plus écologique. L’or recyclé par ADIMAS permet d’éviter 93% des émissions CO2 par rapport à l’or miné.

Sources

L’accès aux sources est disponible sur demande.

Auteurs

Pierre et Adrianne