Les ressources en palladium, dont l’industrie a besoin, sont réparties entre peu de pays. Son recyclage contribue à la réduction des importations.
Notre spécialisation dans le domaine de la valorisation des déchets de production contenant du palladium, nous permet d’agir en faveur de l’environnement, aux côtés des industriels.
En France comme dans le reste du monde, les ressources en palladium sont très majoritairement consommées par les constructeurs automobiles, dans la fabrication de pots catalytiques.
Le palladium sert aussi dans l’électroniques et la connectique, l’industrie chimique, les soins dentaires et la joaillerie.
Le marché des pots catalytiques est actuellement le plus important pour le palladium, mais c’est aussi le plus menacé sur le long terme : les véhicules électriques fonctionnent sans pot d’échappement. Néanmoins, leur fabrication en nécessite tout de même.
Le palladium a aussi un potentiel d’application important dans les véhicules hybrides ou dans les piles à combustibles, grâce à sa capacité à absorber beaucoup d’hydrogène.
Compte tenu des multiples applications consommatrices de palladium, la baisse de son cours observée depuis deux ans pourrait trouver sa source principale dans la situation géopolitique, qui pousse les industries à adapter leurs technologies pour baisser leur consommation.
En effet, on observe que depuis un pic à presque 100 000 €/kg le 7 mars 2022, le cours du palladium a diminué pour stagner autour des 30 000€/kg depuis novembre 2023 (1).
La France est dépourvue de ressources en palladium naturelles. C’est le cas dans toute l’Europe.
Les industriels français ne se fournissent pas auprès des producteurs de palladium primaire, mais achètent leurs ressources en palladium aux raffineurs d’autres pays, comme la Suisse, l’Allemagne ou l’Italie.
Cela n’implique pas une dépendance moindre aux grands producteurs, il s’agit seulement d’une étape de la chaine d’approvisionnement.
La situation mondiale concernant les gisements de palladium est exceptionnelle.
À la différence des métaux de base, les gisements de métaux du groupe platinoïde sont dominés par deux grandes formations géologiques :
L’écrasante majorité des ressources en palladium, platine et rhodium sont extraites de ces gisements (2). Le reste du monde est dépendant de leurs exportations, car les petites exploitations ne suffisent pas à en satisfaire la consommation.
Les réserves naturelles de palladium sont étroitement liées à celles de nickel. En effet, le palladium étant toujours un sous-produit, son exploitation dépend de la viabilité des gisements principaux.
Afrique du Sud :
C’est l’un des deux grands producteurs mondiaux de palladium, avec 71 tonnes en 2023 (3).
Il est estimé que le pays s’assoit sur les plus grandes réserves de platinoïdes au monde, avec environ 63 000 tonnes tous platinoïdes confondus. Environ 52% des ressources en palladium encore sous terre s’y trouve, soit plus de 3000 tonnes (4).
C’est aussi largement le plus grand producteur de platine au monde. En 2021, elle produisait 75% du platine et 40% du palladium dans le monde.
Russie :
En 2023, la Russie a produit 92 tonnes de palladium, soit 37% de la production mondiale. (3)
La compagnie Norilsk Nickel contrôle quasiment toute l’extraction des ressources en palladium de la Russie. L’entreprise a annoncé mobiliser 35 milliards de dollars pour la construction de nouvelles infrastructures jusque 2030, mais depuis les sanctions portées aux exportations russes, sa côte en bourse a chuté.
Reste du monde :
Les autres pays sont beaucoup moins producteurs de palladium. (5)
Le Zimbabwe en extrait (13 tonnes en 2021) et organise le traitement de ses métaux localement : les plus grandes compagnies minières installées sont des propriétés de groupes Sud-Africains.
En Amérique du Nord, le Canada et les Etats-Unis ont produit respectivement 17t et 14t de palladium en 2021. Cette production ne suffit pas à satisfaire leur consommation : la majeure partie du palladium consommé y est importée. En 2023, les Etats-Unis ont importé 64 tonnes de palladium, principalement de Russie et d’Afrique du Sud. (6)
On observe que les pays grands consommateurs de palladium n’en sont quasiment pas producteur, et qu’inversement les pays producteurs n’en sont que très peu consommateurs.
Nornickel est la plus grande compagnie minière russe. Elle détient le complexe minier de Norilsk (une des villes les plus polluées au monde), responsable de la majeure partie de la production de palladium du pays.
Divers métaux y sont exploités (cobalt, cuivre, or, platine…), mais les plus notables sont le nickel et le palladium, dont il est parmi les plus grands producteurs mondiaux.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, Nornickel subit des boycotts, sanctions et perturbations des chaines d’approvisionnement qui rendent difficile l’écoulage de ses stocks. Le PDG, Vladimir Potanine a déclaré que cela avait limité le développement de l’entreprise, mais aussi que la Chine est depuis devenue son premier marché de vente (7).
Nornickel a aussi annoncé rechercher un nouveau débouché pour le palladium, à même de compenser la diminution prévue de la demande en pots catalytiques, sans quoi les ressources en palladium risquent d’être fortement dévaluées.
L’extraction du palladium est opérée sur plusieurs sites par des entreprises différentes. Elles sont pour la plupart Sud-Africaine : Sibanye-Stillwater, African Rainbow Minerals, Impala Platinum, Northam Platinum.
Des entreprises étrangères y sont également installées, comme Anglo American plc (Britannique) ou Southern Palladium Limited (Australienne).
Il n’existe pas de mine dédiée principalement au palladium. En effet, il est significativement plus rare que les autres métaux, même les autres métaux précieux comme l’or. De plus, les métaux du groupe platinoïdes (MPG) accompagnent toujours d’autres métaux dans leurs gisements.
Le palladium est donc un sous-produit de mines de Nickel, Zinc, Cuivre, Argent, Or ou Platine.
Une mine productrice de palladium suit donc le protocole minier typique au gisement qu’elle vise à exploiter. Le palladium sera récupéré lors de la phase de séparation des métaux.
La seule autre source d’approvisionnement de ressources en palladium est son recyclage.
Les Etats-Unis sont le plus grand recycleur mondial de palladium. Sur 120 tonnes de mélange platine/palladium recyclées depuis des ferrailles et autres déchets métalliques, 42t de palladium 9t de platine l’ont été à partir de pots catalytiques américains (6).
La Chine, un autre grand pays, en a, selon Statista (8), recyclé environ 6 tonnes en 2021. En 2024, l’ouverture d’une nouvelle usine de recyclage des métaux à Pínghú est une des initiatives qui augmenteront ses capacités de recyclage (9).
En France, 1,3 tonnes de palladium par an sont recyclées à partir de DEEE et de catalyseurs. Avec une collecte complète, il est estimé que le gisement serait de 5,5 tonnes par an (10).
L’image ci-dessous présente approximativement le recyclage du palladium par région en 2023 (11).
Les particularités de la chaine d’approvisionnement du palladium sont les suivantes :
Le recyclage du palladium est un moyen de générer un nouvel approvisionnement. Il permet de moins dépendre des importations en étant plus profitable pour l’économie du pays.
De plus, les bénéfices environnementaux du recyclage du palladium sont aussi considérables. Bien qu’employé dans des catalyseurs visant à réduire la pollution, l’extraction minière indissociable de l’utilisation de nos ressources en palladium a de forts impacts que le recyclage du palladium n’a pas.
S’il est tant prisé, c’est qu’il présente des propriétés uniques. Le recyclage du palladium préserve ces qualités pour un nombre infini de cycles de vie.
