Principe et qualités de l’hydroélectricité
L’énergie hydraulique provient de l’énergie mécanique du mouvement de l’eau, convertie en énergie électrique. Aujourd’hui, elle est exploitée dans des barrages. Ils sont construits pour retenir de grandes quantités d’eau et la conduire de manière à actionner une turbine, puis un alternateur (3).
Une énergie pilotable
Les centrales hydrauliques ont l’avantage d’être automatisées et pilotables. C’est-à-dire qu’il est possible de mobiliser ou stopper la génération d’électricité en quelques minutes, en jouant sur le débit, et qu’un barrage peut potentiellement être un générateur en continu.
En effet, l’eau est stockable. L’eau dans le lac d’un barrage peut être mise en réserve pour produire de l’électricité sur demande. C’est un avantage important puisque cela permet d’adapter en temps réel la production au besoin du moment.
Les sources d’énergies non-pilotables, aussi dites intermittentes, doivent être couplées à une source d’énergie pilotable, sans quoi il n’est pas possible de maintenir la cohérence entre énergie disponible et consommée.
Un faible facteur d’émission
Le facteur d’émission de l’énergie hydraulique en France continentale est de 6 gCO2e/kWh (4). Ce facteur peut varier selon les conditions locales, comme l’écoulement du cours d’eau ou les besoins de construction spécifiques à chaque site.
L’activité d’une centrale hydroélectrique n’a aucun impact carbone direct : les émissions de l’hydraulique sont principalement liées aux travaux et aux matériaux. Seule la construction est intensive en émissions et consommation de matériaux et énergie.
L’hydroélectricité est une énergie idéale pour les pays et régions disposant de nombreux cours d’eau et reliefs, ainsi que d’une faible concentration de population. La Norvège en est l’exemple parfait : l’hydraulique constitut plus de 90% de son mix électrique, qui est l’un des moins émetteurs de gaz à effet de serre au monde (5).
L’hydroélectricité dépend donc fortement des spécificités du territoire pour pouvoir être installée.
Une énergie sure
Parmi les modes de production d’énergie électrique, les barrages hydrauliques génèrent peu d’accidents et de risques pour la santé. Leurs impacts sont très majoritairement locaux, contrairement à toutes celles qui sont émettrices de gaz à effet de serre ou nécessitent plus de matériaux rares.
Les accidents sont peu fréquents et font en général peu de victimes, pourtant certainement la pire catastrophe technologique de l’histoire est l’effondrement du barrage de Banqio en Chine, en 1975.
Un typhon avait provoqué l’effondrement d’une série de 62 barrages, non conçus pour un événement si violent et mal gérés lors de la crise. Les estimations vont jusqu’à 8 millions de foyers détruits et jusqu’à 240 000 morts des suites de l’accident.
Cela dit, ce fut un événement unique en son genre. Aucune autre rupture n’a eu un nombre comparable de victimes, bien qu’il y ait aussi quelques exemples de ruptures provoquant des centaines de morts.
La dangerosité réelle de l’hydroélectrique est très faible : 1,4 morts par TWh, en moyenne dans le monde (6). En comparaison, le charbon provoque 100 morts par TWh généré. La pollution de l’air est la plus importante source de mortalité des moyens de production d’électricité.