Le GIEC se montre très clair dans ses derniers rapports : le changement climatique blesse déjà l’humanité et il est désirable de le limiter autant que possible. Dans ce but, il est nécessaire d’atteindre le Net zéro carbone au niveau mondial. Une réduction massive des émissions de CO2 est nécessaire, au point de ne plus en ajouter du tout dans l’atmosphère. Cela demande entre autres une transition énergétique, du fossile au bas-carbone. Malgré ses bénéfices globaux, ce projet révèle des intérêts divergents à plusieurs niveaux.
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11/05/2022Transition énergétique global : réduction des émissions de CO2
Pour ne plus amplifier le changement climatique, il est nécessaire d’atteindre le Net Zéro carbone, soit un total d’émissions nul.
Trois informations à bien comprendre sur les émissions de CO2
- Les émissions de CO2 proviennent de l’usage des énergies fossiles, mais aussi de l’usage des terres : Les milieux naturels stockent du carbone, c’est le matériau de base de tout être vivant. La déforestation, l’urbanisation et autres avancées sur la nature relâchent le carbone du vivant dans l’atmosphère.
- Les effets des émissions sont sans relation avec leur lieu d’origine : Les émissions de CO2 ne restent pas là où elles sont émises. Le CO2 se répartit dans l’atmosphère entière. En effet, il y persiste pendant des siècles et a largement le temps de voyager. Chaque émission a donc un impact mondial.
- Les émissions de CO2 ne sont pas mesurées directement : Elles sont très majoritairement calculées et estimées en fonction des quantités d’énergies produites et utilisées. Historiquement, la quantité d’émissions est corrélée à l’activité économique.
- Les secteurs de l’industrie dépendent tous de la production d’énergie. En effet, chaque secteur fonctionne grâce à des machines, d’une manière ou d’une autre, qui ne font que transformer de l’énergie en travail. De plus, les transports sont indispensables et consomment principalement de l’énergie fossile.
Les énergies fossiles : pétrole, charbon, gaz – 75 % des émissions mondiales de CO2
Transition énergétique moderne, pour moins d’émissions de CO2
La transition énergétique, au sens généralement entendu aujourd’hui, désigne le passage des sources d’énergies fossiles à des sources d’énergies non carbonées, c’est à dire n’émettant pas de gaz carbonique, principal gaz à effet de serre.
L’émergence de cette notion est largement due au changement climatique à origine humaine. En effet, un lien direct entre changement climatique et émissions de gaz à effet de serre est établi. Le GIEC est aujourd’hui la principale institution qui travaille à compiler les travaux scientifiques sur le climat.
Après avoir constaté les évolutions du climat et les impacts observés sur la nature et les sociétés humaines, le troisième volet du sixième rapport a mis en avant des solutions d’adaptation et de mitigation. La sortie des énergies fossiles est le plus important moyen de réduire mondialement les émissions de CO2. Pour pouvoir le faire sans sacrifier la quasi-entièreté des moyens de production modernes, il est nécessaire de développer des alternatives bas-carbones. Mais elles ne sont pas toujours faciles d’accès.
Les technologies disponibles aujourd’hui pour la création d’énergie bas-carbone reposent presque toutes sur l’électricité. Les énergies renouvelables transforment de l’énergie environnementale en électricité. C’est le cas de l’énergie hydraulique, éolienne, solaire, géothermique…
Énergie hydraulique, éolienne, solaire, nucléaire permettent une diminution des émissions de CO2
Le nucléaire n’est pas une énergie renouvelable par définition. C’est tout de même une technologie bas-carbone, les seules émissions directes potentielles étant entièrement composées de vapeur d’eau issue des tours de refroidissement.
Renouvelables ou non, toutes les énergies bas-carbones sont bonnes à explorer. Elles ont chacune d’autres impacts environnementaux. Mais le problème de la réduction des émissions de CO2 est le plus urgent à traiter, notamment parce qu’il est mondial.
Histoire des transitions énergétiques
Historiquement, plusieurs transitions énergétiques ont déjà été menées par l’humanité. La première énergie est celle issue de la force du corps des Hommes. Puis le feu est maîtrisé, première forme d’énergie externe. L’élevage permet d’exploiter la force des animaux pour qu’ils fournissent du travail, notamment agricole ou pour le transport. Avec les premiers bateaux à voile, c’est l’énergie éolienne qui est exploitée. Elle le sera encore par les moulins à vent, tandis que les moulins à eaux sont dédiés à l’énergie hydraulique. Jusque-là, toutes les énergies exploitées sont renouvelables.
Le bois est le premier combustible du feu, pourtant les énergies fossiles sont déjà connues mais peu exploitables. C’est lors de la révolution industrielle que sont conçues les premières machines capables d’en faire les principales sources d’énergie : la machine à vapeur anime locomotives et industries grâce au charbon. Puis le pétrole remplace l’huile de baleine et l’usage de ses dérivés s’étend aux moteurs à explosion. A cette période, la production d’énergie augmente exponentiellement, là où les énergies fossiles sont utilisées. La première centrale nucléaire entre en service dans les années 50, à peu près quand le gaz naturel commence à susciter un intérêt mondial. Le changement climatique et la future nécessité de réduire les émissions de CO2 ne sont pas encore connus, les énergies fossiles sont donc consommées sans modération.
On peut résumer l’histoire des transitons énergétiques au parcours suivant :
Nature (Bois + Soleil + Vent + Homme + Animaux) -> Charbon -> Pétrole -> Gaz -> Énergies bas-carbone (Renouvelables + Nucléaire).
Frise des transitions énergétiques :
La dernière transition se distingue des autres en ce qu’elle compte parmi ses moteur une volonté de réduire les émissions de CO2. Aussi, elle retourne à des énergies renouvelables déjà exploitées, on peut par exemple comparer les moulins aux éoliennes.
Chaque source d’énergie et plus difficile d’accès que la précédente, il est donc difficile de bruler les étapes. Pour les pays en développement, renoncer à exploiter les énergies fossiles est difficile à accepter, car cela correspond à un sacrifice de richesses. Il est logique que les pays ayant déjà pu en profiter, qui cherchent maintenant à passer aux bas-carbones, assistent ceux qui auront du mal à faire cette transition sans aide.
L’objectif que le GIEC continu de rappeler est le Net zéro carbone : pour que le changement climatique ne progresse pas davantage, il est impératif de ne plus augmenter la concentration de l’atmosphère en CO2. Cela ne peut se faire qu’avec la participation de toutes les nations à une réduction des émissions de CO2. Comme nous le présenterons dans la seconde partie de cet article (à paraitre la semaine prochaine), il est difficile d’accorder le monde entier sur la façon de résoudre ce problème, ou sur la façon dont les efforts doivent être répartis.