Pour les pays en développement, il peut paraître illégitime de suivre des accords internationaux qui seraient promus par les nations ayant eu le temps de bénéficier des énergies fossiles. Il est tout de même de leur responsabilité, en plus de leur intérêt particulier, de ne pas faire empirer le changement climatique.
Tous ne sont pas dans la même situation, que ce soit en vulnérabilité ou en participation aux émissions. Par exemple, le cas du Mozambique est très différent de celui de la Chine ou de l’Inde.
Pour certains, il s’agit de calculer le rapport entre les bénéfices des énergies fossiles et les dommages du changement climatique. Or, dans la troisième partie de son sixième rapport publiée en en avril 2022, le GIEC affirme que les coûts engendrés par les dégâts du changement climatique dépassent ceux nécessaires à l’endiguer.
« The global economic benefit of limiting warming to 2°C is reported to exceed the cost of mitigation in most of the assessed literature. »
>> Le bénéfice économique mondial d’une limitation du réchauffement à 2°C est attendu de dépasser les coûts de mitigation dans la plupart de la littérature évaluée.
GIEC : Climate Change 2022 – Mitigation of Climate Change – C.12
Pour les pays développés, cela implique de participer au développement des solutions bas carbone, sur leur territoire mais aussi à l’étranger. Après avoir largement profité des énergies fossiles, il ne serait pas légitime de demander à d’autres de s’en passer sans leur faciliter l’accès aux alternatives. De plus, il leur faudra montrer l’exemple, car sans légitimité il n’y a pas de levier d’influence.
Deux facteurs tendent à favoriser la relocalisation pour réduire les émissions de CO2 globales : le mix énergétique et les transports.
Tout d’abord, le mix énergétique mondial, français y compris, repose encore sur les énergies fossiles. Cela dit, la production d’électricité en France est significativement moins carbonée qu’ailleurs. La comparaison ci-dessous, avec l’Allemagne le démontre bien.