Lors du démantèlement, une éolienne est découpée en grandes parties (mât, nacelle et pâles) qui seront transportées en centres de traitement.
Dans cette situation, le recyclage des éoliennes dépend surtout d’une collecte intelligente et de l’efficacité d’acheminement des matériaux démantelés et recyclables potentiellement en 90% du poids d’une éolienne.
Le recyclage des éoliennes traite des métaux utilisés dans la structure et dans les infrastructures électriques. Cela vaut notamment pour l’acier et le reste de la ferraille, ainsi que pour le cuivre.
La récupération énergivore du béton des fondations permet son broyage et sa réutilisation dans la fabrication de béton neuf. Les installations de raccordement peuvent aussi être réutilisables.
Mais les 10% de matériaux restants sont les plus difficile à traiter lors du recyclage des éoliennes. On y compte par exemple des huiles, mais aussi des métaux difficilement recyclables comme les terres rares ou encore les pâles composites.
Le traitement des terres rares est très polluant. La dernière usine française de raffinage a fermé en 1994 pour cause de pollution. En 2022, la Chine extrait 58% des terres rares et en raffine 89%, elle gère en contrepartie la pollution issue de ses usines (9).
Le European Raw Material Act, publié en mars 2023, a inclut les terres rares parmi les matériaux dont les capacités européennes de recyclage doivent être augmentées.
Les pâles sont un sujet particulier. Elles représentent 5 à 10% du poids d’une éolienne et sont actuellement le défi le plus difficile pour le recyclage des éoliennes. Les matériaux composites dont elles sont faites sont difficilement recyclables, car il est alors nécessaire d’en séparer les éléments. Dans le monde d’ici 2050, on pourrait accumuler 43 millions de tonnes de pâles d’éoliennes, dont 11 millions en Europe. (10)