Avec le temps, la baisse d’expertise sur le nucléaire a abouti à une mauvaise gestion.
C’est celle-ci qui a exposé la France à des risques de coupures de courant en plein hiver 2022, et qui l’a contrainte à être importatrice nette d’électricité cette même année, compromettant son indépendance.
Les difficultés rencontrées par le parc électrique français sont les conséquences de compromis et stratégies mis en place par l’État. C’est donc au niveau politique que leur résolution doit être initiée. Des négociations sont en cours chez les législateurs européens, mais chaque pays cherche à faire valoir son modèle.
Par exemple, on voit une Union Européenne en conflit entre une électricité française alimentée en uranium et une électricité allemande qui privilégie comme énergie primaire le vent, mais couplé au charbon le temps de finir sa transition.
La France est-elle indépendante dans sa production d’énergie ?
Capacités de production et consommation d’électricité en France
En 2022, le pic de la consommation électrique française a été de 87 GW (9).
Le parc installé français comporte 61,4 GW d’énergie nucléaire et 25,5 GW d’énergie hydraulique, pour un total de 86,9 GW d’énergie électrique pilotable et décarbonée (9), presque équivalent au pic de consommation.
Les parcs installés d’énergie intermittentes le solaire et l’éolien, sont respectivement de 15,5 GW et de 21,1 GW. Par leur nature intermittente, ces énergies renouvelables ne peuvent pas être mobilisées à volonté, car relatives aux conditions environnementales.
Le parc installé total en France est de 142,8 GW (9) en octobre 2023.
Dans des conditions de fonctionnement optimales et avec un approvisionnement sans contraintes, les énergies pilotables et décarbonées pourraient satisfaire les besoins électriques en France.
Mais en réalité, l’entièreté du parc installé ne peut pas être exploité en permanence, d’où l’importance de disposer de plusieurs moyens de production électrique complémentaires.
Des projets de construction de six nouveaux réacteurs nucléaires ont été révélés par le gouvernement, lors du conseil des ministres du 2 novembre 2022. Leur construction est prévue pour s’achever d’ici 2050 (10).
En 2022, la France a exceptionnellement été un importateur net d’électricité
En 2022 pour la première fois depuis 40 ans, la France a été importatrice nette d’électricité.
Ce fut à la fois en raison d’une production nucléaire la plus faible depuis 1988, avec environ 65% du parc en maintenance, mais aussi d’une production hydraulique au plus bas depuis 1976, pour cause de sécheresse. Le tout porte un coup à l’indépendance énergétique du pays.
De l’électricité supplémentaire a donc été importée des pays voisins pour compenser cette baisse de production. Un accord commercial avait été signé en ce but avec l’Allemagne, en novembre 2022 (11), stipulant que la France fournirait du gaz en échange de garanties sur l’électricité.