Les conclusions du rapport du GIEC du 09.08.2021 sont alarmantes. Le métier d’ADIMAS nous impose d’en prendre connaissance et de la partager.

Le 9 août 2021, a été publié le rapport du groupe d’étude n°1 du GIEC : il concerne purement l’étude des changements du climat. Il assoit les conclusions qui étaient apportées par les précédents rapports du GIEC, grâce à la collecte de données climatiques, actuelles et passées, qui sert de base à des modélisations.

Les modélisations climatiques traitées dans le rapport du GIEC 2021 sont visibles sur une carte interactive.

Image carte interactive sur le site : www.IPCC.ch

Ce dernier est approuvé par 234 auteurs (de 66 nationalités différentes) et 195 gouvernements, sur les 197 États reconnus par l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Les points les plus importants sont avancés à un très haut niveau de probabilité.

On peut bien considérer que le contenu du rapport du GIEC 2021 est juste. Il n’est d’ailleurs pas envisageable pour les particuliers de vérifier toutes les sources du rapport du GIEC 2021, qui cite plus de 14 000 articles scientifiques.

Le GIEC produit à chaque rapport un « résumé destiné aux décideurs » (c’est-à-dire les chefs d’États et dirigeants économiques), qui est une synthèse d’une quarantaine de pages du rapport complet. 

Nous avons lu et analysé ce document et vous présentons notre résumé ci-dessous.

1. Rapport du GIEC 2021 : le changement climatique est bien réel, rapide, et causé par l’activité humaine.

Version originale :

« A.1- It is unequivocal that human influence has warmed the atmosphere, ocean and land. Widespread and rapid changes in the atmosphere, ocean, cryosphere and biosphere have occurred. »

Traduction :

 « Sans équivoque, l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, les océans et les terres. Des changements rapides et répandus se sont produits dans l’atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère. »

Version originale :

« A.2.1 – In 2019, atmospheric CO2 concentrations were higher than at any time in at least 2 million years »

Traduction :

 « En 2019, les concentrations atmosphériques en CO2 étaient plus hautes qu’à n’importe quel moment dans les deux derniers millions d’années. »

Les courbes de la concentration de l’atmosphère en gaz à effet de serre, correspondent aux courbes de la température moyenne globale.

La température moyenne globale a monté de 1,1°C, par rapport à la température globale moyenne préindustrielle (entre 1850 et 1900). Cela affecte les océans et les terres, surtout dans les zones froides qui sont les plus touchées. C’est la température globale la plus haute que nous ayons connu.

2. Observations des conséquences concrètes sur les conditions de vie.

Les événements climatiques extrêmes sont de plus en plus fréquents : on observe toujours plus de vagues de chaleur, de cyclones, de sécheresses et d’inondations.

Version originale :

« A.3 – Human-induced climate change is already affecting many weather and climate extremes in every region across the globe. »

Traduction :

« Le changement climatique induit par l’humanité affecte déjà plusieurs extrêmes météorologiques et climatiques, dans toutes les régions à travers le monde. » 

3. Le changement climatique global va se poursuivre

Version originale :

« B.1 – Global surface temperature will continue to increase until at least the mid-century under all emissions scenarios considered. Global warming of 1.5°C and 2°C will be exceeded during the 21st century unless deep reductions in CO2 and other greenhouse gas emissions occur in the coming decades. »

Traduction :

« La température de surface globale continuera d’augmenter jusqu’au moins la moitié du siècle, sous tous les scénarios d’émissions considérés. Les réchauffements climatiques de 1,5°C et 2°C seront excédés pendant le 21ème siècle, à moins que surviennent des profondes réductions de CO2 et autres gaz à effet de serre, lors des prochaines décennies. »

4. Scénarios d’évolution des émissions de gaz à effet de serre

Cinq scénarios d’évolution sont présentés, avec différents taux d’émissions de gaz à effet de serre jusqu’en 2100, avec des marges d’incertitude.

Ces scénarios servent de base à des modélisations de l’évolution de la température et des précipitations dans le monde. Les scénarios les plus extrêmes sont considérés comme très peu probables.

Dans toutes les modélisations, le réchauffement global continue au moins jusqu’en 2050 et atteint au moins 1,5°C.

Chaque dixième de degré de plus signifie une augmentation des événements climatiques extrêmes et un dérèglement du cycle de l’eau (vagues de chaleur, tempêtes tropicales…).

5. D’après le rapport du GIEC 2021 : Certains changements sont irréversibles à l’échelle humaine.

Version originale :

« B.5 – Many changes due to past and future greenhouse gas emissions are irreversible for centuries to millennia, especially changes in the ocean, ice sheets and global sea level. »

Traduction :

« De nombreux changements causés par les émissions de gaz à effet de serre passées et futures sont irréversibles pour des siècles voire des millénaires, particulièrement des changements dans les océans, les calottes glaciaires et le niveau de la mer global. » 

La montée de température des océans, la fonte des glaces et la montée du niveau de la mer, ne peuvent se rétablir que sur plusieurs siècles.

De plus, les mesures de réduction d’émissions n’auront un effet sur le climat qu’à long terme.

6. Chaque région du monde fait face à des risques différents, en nature et en ampleur.

Version originale :

«C.2 – With further global warming, every region is projected to increasingly experience concurrent and multiple changes in climatic impact-drivers. Changes in several climatic impact-drivers would be more widespread at 2°C compared to 1.5°C»

Traduction :

« Avec plus de réchauffement climatique, on prévoit que toute région verra de plus en plus de changements, coïncidents et multiples, sur les conditions climatiques (température, précipitations, humidité…). Les changements sur ces conditions climatiques seraient plus répandus à 2°C qu’à 1,5°C. » 

Les zones chaudes deviennent plus vulnérables aux sécheresses. L’augmentation des précipitations induit un risque plus élevé d’inondation dans les zones sensibles. Les risques de perte des glaciers augmentent.

Chaque dixième de degré du réchauffement modifie davantage les conditions climatiques.

L’augmentation de la température concerne particulièrement les zones froides. Ce scénario est visible dans les modélisations du rapport du GIEC 2021 ci-dessous :  

7. Limiter les impacts de l’activité humaine sur le climat passe nécessairement par le Net Zéro CO2, donc une diminution drastique des émissions de CO2

Version originale :

« D.1 – From a physical science perspective, limiting human-induced global warming to a specific level requires limiting cumulative CO2 emissions, reaching at least net zero CO2 emissions, along with strong reductions in other greenhouse gas emissions. »

Traduction :

« Du point de vue des sciences physiques, limiter le réchauffement climatique dû à l’humanité à un niveau spécifique nécessite de limiter les émissions cumulatives de CO2, d’atteindre au moins le net zéro d’émissions de CO2, avec de fortes réductions dans les émissions d’autres gaz à effet de serre. »

Diminuer les émissions de CO2 améliorerait la qualité de l’air à court terme et stopperait le réchauffement global, après une période de 20 ans.

Le taux de CO2 dans l’atmosphère étant responsable du changement climatique, c’est le seul levier d’action qu’à l’humanité sur lui.

Pour stopper l’augmentation de la quantité de carbone dans l’atmosphère le GIEC identifie deux moyens d’agir : diminuer les émissions (action préventive) et développer les moyens d’extraire le carbone de l’atmosphère, (action corrective), pour atteindre le Net Zéro d’émissions de CO2.

Sources